De la pluie. Une grève des trains. Des bouchons et une pénurie de mini-bites. C’est ainsi que les esprits chagrins (Météo-France, SNCF, Mark & Spencer) annonçaient cette sortie de grimpe (et de fromage) en Auvergne. C’était sans compter sur l’aura et l’énergie des organisateurs : William et Tiffany ! Quelques mails saupoudrés d’une poignée de Google docs (évidemment) et tout était planifié aux petits oignons, même les repas des végétariens. En train et en voitures, deux douzaines de parisiens s’élancèrent en direction de l’auberge du Taraffet au pied du Sancy dans le Puy de Dôme.
Épargnés par les cheminots, 2 Manons et 1 Peio purent profiter des falaises de la roche Tuilière dès le vendredi après-midi.
Le samedi, déjà lesté par Cantal, Fourme d’Ambert et autre Saint-Nectaire, le groupe attaquait le site du Rivalet.
Ecole de grande voie avec deux supers moniteurs pour les uns (merci Manu et Céline !), grimpe en autonomie pour les autres, chacun dû laisser de côté son orgueil pour venir à bout des voies souvent sous-côtées du site et tous purent pratiquer les manip’ de corde et de relais sous un beau ciel bleu.
Apprenant de leurs erreurs de la veille, les valeureux parisiens gardèrent une petite place dans leur estomac après l’entrée afin de pouvoir dévorer la délicieuse truffade locale, garantie sans truffe mais pas sans fromage. Ceci permit d’alimenter le dortoir en bruits de machines agricoles jusqu’au chant du coq dont on allait bientôt entrevoir la crête. En effet, le groupe avait choisi la veille de braver fatigue et météo défaitiste afin de se rendre en ce dimanche vers le secteur emblématique de la région, la vallée de Chaudefour, très connue pour sa Dent du Coq et sa Crête de la Rancune (ou peut-être l’inverse).
Le groupe se sépara en deux : 3 flèches sur la Dent de la Rancune à l’assaut de la voie normale, les autres s’attaquant à la Crête du Coq.
La première équipée, après une marche d’approche nécessitant machette et chaussures Gore-Tex, pu mettre à profit ses compétences parisiennes en files d’attente (3 cordées les précédant sur place) avant de s’élancer sur la face ouest, sa dalle au pied et ses très jolis surplombs. L’attente aux relais se fit dans une camaraderie joviale, les plus expérimentés sauvant le Benjamin de la déshydratation en lui enseignant la délicate manip’ de la succion du camelbak qu’il maîtrisa au bout de 10 minutes de lutte.
Après un rappel fabuleux par la face Nord et un pique-nique à la mayonnaise, les dentistes s’arrachèrent pour rejoindre les autres sur leur crête. Ceux-ci n’avaient pas été épargnés par l’attente aux relais mais tous avaient passés une très belle journée où il tomba moins de gouttes du ciel que de descendeur du baudrier de Charles ou de pierre sur le tibia de Tiffany.
Le lundi permit au groupe de bénéficier d’une introduction aux techniques d’escalade en artif’ et de mettre en pratique via la pose de câblés (ou “nuts”) et de “friends” sur le secteur du Rivalet. William était à deux doigts de convaincre Elodie que l’achat d’un jeu complet de coinceurs était prioritaire par rapport à un nouveau four quand le coup de midi sonna la fin du séjour auvergnat. Seule une poignée de grimpeurs pu profiter des moniteurs le temps d’un petit après-midi miraculeusement clément quand les autres préférèrent se rendre à la fête du fromage de Saint-Nectaire. Question de priorité encore une fois !
Un grand merci à William et Tiffany pour cette organisation millimétrée et à Météo France pour s’être si lamentablement planté dans ses prévisions !